vendredi 12 novembre 2010

PREMIER ACTE





Le miel suffocant entre deux mots tragiques est mon œuvre
Mervé in Nostalgie sourire
Claude Gauvreau



L A C O U R B E D U T E M P S

Hommage posthume à
Claude Gauvreau


Quelque chose qui vibre en dedans de moi depuis le milieu des années 70, quelque chose qui s'est fait lire à vingt ans mais comprendre à quarante, quelque chose que je voudrais voir s'infinifier, quelque chose qui pourrait peut-être vouloir dire « je t'aime Claude, je t'aime tellement depuis que je te connais, depuis tout ce temps, celui que ça aura pris pour instaurer ICI et LÀ des mots inspirés de tes OEUVRES COMPLÈTES, des mots venus tout droit d'une courbe infinie qu'on appelle la tête. Le miel suffocant entre deux mots tragiques EST ton œuvre.

*****

La courbe libre et sensuelle, la courbe que je trouve dans les montagnes de mon pays, dans les cours sinueux de ses rivières, dans les vagues de la mer, dans le corps de la femme préférée.

Oscar Niemeyer, architecte
Les Courbes du Temps



La CRÉATION, façonnée de ses nuits,
dit un jour d’un grand poète évanoui :
 
" Au-dessous, ci-contre, dessus ou au dehors,
avec ou sans Elle, véritable contour apparent,
de par le martèlement de sa force magnétique,
et en la tentation d’y arrondir son redressement,
il nous reprocha pour la Courbe son envoûtement







Quand au JEU, de ses vives colères,
" [enfant de bave] dessous ma balle,
poison violent de phosphore blanc,
qui, abandonné à sa pure lumière,
ressuscita l'escarboucle luminaire "






Et comme la Naissance en contournant la Mort
fait que s’y éveillent les mots de l’ÉGRÉGORE,
on écouta la parole de CLAUDE GAUVREAU,
le Poète qui n’en écrivit jamais une seule de trop






Le MASQUE DE L’HOMME, moulé dans le dramatique,
craqua pour la frugale ACTRICE au jeûne phénoménal ;
Il nous fit alors entrer dans le cabaret de ce baroque saloon,
où l’on y explora l’âme des fantômes, co-éternels CLOWNS
 
Mascarade sans fard ni poudres blanches,
ceci se passa tout en haut de ses hanches ;
Borborygmes autour des vieilles planches,
cela fit rire la foule des Beaux Dimanches




Mais le prude REGARD DE CET HOMME,
dépeint caché derrière les vertes pommes,
rendrait bientôt très [féroce son œil de lynx],
celui de sa favorite, Ö fabuleux sphinx




Pur atome qui par son visage intact mais déformé
en drapa d’anamorphoses les lampes de sa NUIT,
pour que [l’univers se lève sur cette aurore courbe]
 
Nadja d’André Breton, Rsose Sélavy de Duchamp,
Gala d’Éluard et de Salvador, Madeleine de Pellan ;
Feuilles mortes de Prévert, Tournesols de Van Gogh,
Mona Lisa de Léonardo, Amant de Marguerite
Terre d’Émile Zola, Enfer de Rimbaud,
Modi de Gérard, Pommes de Magritte ;
Opium de Cocteau et Numéro 5 de Coco,
Idiot de Dostoievski, Octobre de Falardeau
 
Cet [oiseau aux pattes d’archange vaissellé],
quand vous vous plaisiez à l’y en déplumer,
c’était lui, ce damoiseau, que vous dévêtiez;
Mais sitôt qu’ils furent dûment remplumés,
ce sera lui seul, Écrivain, qui la dénuderait


Cette frêle perdrix, tout au creux nichée
dans le sol de sa FORÊT, mythe Psyché,
flore défrichée, comme faune éparpillée,
qui parle entre ses jambes et qui tangue,
créa des mots salivaires de sur sa langue

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire